L'intelligence émotionnelle contribue-t'elle à une meilleure santé mentale ?
L’Intelligence Emotionnelle (IE) est la capacité d’identifier et de comprendre ses propres émotions, nos sentiments (mix d’émotions) et ceux des autres [la gestion des émotions des autres (GEA)]. Elle fait donc appel à nos compétences interpersonnelle (ma relation à moi-même) et intrapersonnelle (ma relation à l’autre).
Dans notre société, la réflexion prime sur la sensation. Notre capacité intellectuelle nous guide dans nos décisions et dans nos interprétations. Elle tire ses origines de notre éducation, de notre catégorie socio-professionnelle et de nos expériences relationnelles, de notre religion… Ces filtres nous accompagnent toute notre vie et peuvent générer des comportements inadéquats.
Nous avons majoritairement oublié que nos émotions sont notre garde du corps : elles expriment, souvent avec puissance, ce que notre tête nie ou refoule : nos besoins. Mais pour pouvoir répondre à ses besoins, l’individu doit d’abord admettre que ceux-ci existent. Et c’est bien là que résident les difficultés : Il existe deux obstacles à la réalisation de ses besoins : nos besoins sont bien souvent refoulés (pour répondre à une attente sociétale ou familiale), ou inconscients (manque de présence à soi), et quand bien même en avons-nous conscience, nous avons très souvent la croyance que nous sommes incapables de les combler.
Et ce n’est pas parce que l’on ignore un besoin qu’il disparaît !
L’Intelligence Emotionnelle affirme qu’un besoin est une exigence, soit de la nature, soit de la vie sociale. C’est une nécessité, un impératif à l’équilibre et au bien-être de l’individu ; nos besoins sont gages de notre équilibre mental, psychologique et donc physique.
La clé pour accéder à sa santé mentale et corporelle résiderait donc dans le fait de décoder ses propres attitudes et ses émotions et donc de se centrer dans une exploration de la traduction de ce que dit notre corps aux travers de nos ressentis et de prendre conscience de ce dont nous avons fondamentalement besoin.
Selon la médecine traditionnelle chinoise, chaque émotion est reliée à un organe, et chaque émotion refoulée, niée, peut, à terme, avoir des répercussions sur l’organe concerné : on appelle cela les troubles psychosomatiques. Quand l’esprit souffre, la santé et le corps peuvent défaillir. Le lien entre le corps et l’esprit, ou le cerveau, est très fort. Par exemple, lorsque l’on refoule sa peur ou sa tristesse, et donc que l’on nie ou refoule le besoin caché, on peut ressentir une boule dans l’estomac ou une sensation d’oppression.
Focus sur les répercussions des émotions primaires non prises en compte et leurs besoins non comblés :
Libérez donc vos émotions au lieu de les refouler ! Comblez vos besoins ! Prenez soin de vous !
Mais attention ! On ne dit pas qu’il faut vous lâcher au point d’envoyer paître votre patron en lui présentant votre démission aujourd’hui ! Un peu de mesure et de communication ne fait pas de mal auparavant, ainsi que quelques semaines de mûres réflexions…
De même, inutile de laisser exploser un cocktail d’émotions négatives sur votre partenaire si vous avez des problèmes de couple. Libérer ses émotions, oui, mais dans le respect des autres et de leurs émotions également. Prenons conscience de notre degré de responsabilité !
Si vous avez repéré d’où vient votre stress, votre mal-être, ou vos émotions négatives, ou positives, parlez-en calmement et en toute franchise avec la ou les personne(s) concernée(s). Vous vous sentirez ainsi libéré(e) du poids de ces émotions. Et votre santé mentale vous en remerciera !